soumission décomplexée
La stupidité de mes yeux quand il a touché ma peau, avec ses grosses mains humaines, tellement humaines. Il y a un trou en dessous de mes pieds, là sur le sol. Et puis, les autres, ils sont plusieurs dans mon corps tachés par celui de ma mémoire. Je suis tombée, glissé, sur les genoux de l’adulte. J’avais peur. Je les pensais omnipotents, omniscients. Les adultes. Je croyais qu’ils étaient l’exemple, l’équilibre, la sagesse, la justice. Nous, petits, devions apprendre de ceux là. Les grosses mains hideuses se sont engluées dans la cervelle.
L’expérience est un éclair que l’on porte dans le dos.
La scène s’est par après souvent répétée. Beaucoup d’hommes et de femmes avaient de grosses mains écoeurantes. A quoi peut bien servir la démocratie si ce sont des humains qui votent ? Les esclaves cherchent un maître. Des bottes à lécher. La fonction paternelle représentant la loi, l’interdit, la frustration, l’ennui. La soumission décomplexée : le slogan du 21ème siècle. Tu as le choix, c’est dieu tout puissant qu’il faut craindre (avec foulard pour les femmes) ou l’augmentation à l’infini du profit, une prière pour l’euro.
Amen.
Travaillez, travaillez, travaillez, ils n’ont plus que ce verbe à l’impératif dans la bouche. Regarde comme les travailleurs chinois sont épanouis, regarde à Londres, ceux-là cumulent trois emplois pour arriver à payer le loyer et la nourriture. L’esclave doit dormir et manger pour repartir le lendemain au travail. Exploitation généralisée, soumission décomplexée.
Allons boire une Rochefort 10°.