Un avion passait dans le ciel

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Certaines personnes sont plus étranges que d'autres.

-"Tu as fait une erreur".  Puis tu as insisté: "mais ce n'est pas grave tu sais".  J'aime la délicatesse.  Je suis assise sur le bord d'un trottoir.  Je regarde une bourgeoise de l'autre coté de la rue.  Elle enfile ses gants.

La solitude m'aspire ailleurs, au delà du temps-horloge.  Le tic tac des secondes s'éteint.  Je n'avais jamais vu cette issue.  Je n'aime pas les bijoux.  C'est saisissant d'entendre son coeur battre.  Dans le corps.
Au fur et à mesure, je m'éloigne des particules élémentaires, de la matière.
Je tremble petite, je tremble et quand je te regarde, je sais pourquoi je m'acharne à vivre. 

Une journée de plus. 

Publié dans Intime

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S
Dernier billet de Marie, en fait. A la place de ce billet, il y avait "La colère de la mère."J'ai souvent eu le sentiment d'être de trop et de m'exprimer de trop, quelque fois le sentiment d'être la goutte de trop, mais rarement comme ici. Garder sa colère comporte le risque de voir cette colère se retourner contre soi. Je doutes que tous ces commentaires soient réellement intelligents, Philippe, j'en doute pour en être l'auteur et probablement cette personne qui a insisté : "<br /> -"Tu as fait une erreur".  Puis tu as insisté: "mais ce n'est pas grave tu sais."" Si tous ces commentaires étaient intelligents, ils ne se résumeraient pas à cela et quelqu'un qui s'exprime intelligement sait éviter ce genre de malentendu.
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P
Je n'ai pas lu tout ces commentaires tres intelligents  , et n'ai pas de solution puisque je suis souvent animé aussi de la colère issue de l'injustice et de la connerie qui nous entoure; J'aime ce qui ressort de ce texte une colere contre les entraves qui te fait redoubler d'affection pour ta fille. Quand aux sectes on en est envahi !
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S
Je ne doute pas que tu fasses place à la poésie, lorsque tu cites, l' "Elégie de Marienbad". Là se manifeste, l'envie d'une culture singulière, d'un partage singulier du savoir.Tout la difficulté de l'enseignement est là, préparer un socle commun, sur base duquel les enfants apprenent à communiquer, mais cela reste très commun... ce qui fait que l'enseignement à quelque chose de communiste dans le mauvais sens du termes, uniformisant. Pour se communiquer, la singularité a besoin de ce socle, mais il y a un choc inévitable entre sens commun et singulier : la difficile place de la différence de la singularité par rapport aux points communs.Chez Kant, le beau est relatif au sens commun et le sublime, au singulier, une singularité qui fait violence au sens commun. Ta colère était légitime, d'autant que les règles de vie en commun s'applique à la personne qui n'arrive pas y trouver sa place car elles sont précisément là pour cette place, cette place que chacun doit trouver. Il y a un fort relan de psychologie normative dans ce que tu racontes, soit de tendance à juger la psychologie d'une personne à partir de la norme d'un comportement socialement acceptable ou accepté, ce qui est encore plus étroit. Et là où la psychologie normative se fourvoie, c'est que toute forme de singularité déroge à la norme alors qu'une personne est inévitablement singulière et ne peut ainsi donc que se retrouver dite "anormale". Bref, en fait, il y a une certaine violence de la norme, du sens commun à l'origine à l'égard de celle de la singularité. La colère de la mère ?!? Il y a du sublime ! Ce sublime de défendre la singularité de Lou et un choc que leur sens commun, leur sens de la communication n'a visiblement pas su tenir. La colère a ceci de particulier qu'elle est nécessaire pour se défendre, mais que dans le même temps qu'elle est nécessaire, elle peut se retourner contre soi... ...masquer ce qu'elle défend pour ne laisser paraître que sa violence et paraître sans motif. Masquer la colère peut laisser entendre qu'il n'y a pas de problème. Je me suis fait hospitaliser dernièrement et je pointais posément avec des mots bien choisis ce qui me posait problème au point que, finalement, tout le monde croyait que rien ne me posait problème. Il n'écoutaient pas ce que je disais, mais seulement le ton sur lequel je le disais. La psychologue du service me l'a confirmé, mais lorsqu'elle m'a dit que c'était de ma faute, je lui ai immédiatement rétorqué que ce n'est pas de ma faute si les gens ne prêtent pas attention au sens des mots. Dans les deux cas, quel que soit le ton, le propos est masqué. Pas de colère, pas de problème. Colère, le problème est la colère. Dialogue de sourd qui nécessite d'insister sur le propos sans jamais sur quel pied danser avec la colère. Un dialogue de sourd, digne de la comédie humaine, comédie d'une sérieuse paresse de l'esprit à l'égard des propos tenus.Profitez bien de vos vacances qui approchent !
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S
Et bien, j'en apprend de belles sur l'Ecole Steiner ! En regardant leur programme, ci-dessous en lien, même si la liberté fait partie de leurs objectifs, ils remettent davantage en question le système éducatif en général qu'ils ne font place à l'auto-critique. La difficulté avec l'éducation pour tous, c'est que lorsqu'il y en a qui ne suivent, pas il y a quelque part un échec de l'éducation. Pour le reste, la meilleure école reste chez soi, avec la lecture, l'apprentissage du goût des livres. Une ou deux sorties par mois, dans une bibliothèque ou dans une librairie, la confrontation à des choix de lectures met très vite l'étrier au pied. "Lire dans les WC" d'Henry Miller est un bel exemple de la difficulté de constituer une bibliothèque."Comme un roman" de Daniel Pennac permet de se rendre compte de l'importance de la lecture à voix haute dans la compréhension d'un texte. Lui lire un ou deux romans sur une année, partager avec elle ton plaisir de la lecture ne peut qu'entretenir chez elle le goût de la lecture.Sans l'écriture, bref, la lecture, une quelconque forme d'enseignement ouvert à tous n'offre pas de bien grands horizons. Dans l'école où je suis, la principale difficulté repose d'ailleurs sur la compréhension de l'écrit dont les carrences posent des problèmes dans tous les cours. L'avantage de la littérarure à ceci d'offrir un support écrit avec lequel l'imagination découvre vite des possibilités ludiques. Et à force de jouer avec les mots, d'imaginer leur sens, inévitablement s'installe des processus logique car les mots ont leur propre logique qui ne peuvent qu'en jouant avec.Comme roman, je te conseille :"La grammaire est une chanson douce.""Les chevaliers du subjonctif."Tous deux d'Eric Orsenna ou encore..."La grammaire en s'amusant."De Patrick RambaudEric Orsenna et Patrick Rambaud sont tous deux membres de l'Académie française. En tous cas Orsenna, c'est certain. Quant à Patrick Rambaud, comme sa petite grammaire, il n'a pas sa langue en poche puisqu'il a écrit aussi "Chronique du règne de Nicolas 1°" et qu'il se fend régulièrement de quelques satyres des moeurs de la présidence actuelle - on se croirait revenu au temps de langue de Molière. Bref, un pamphlétiste qui a le mot jouer et un excellent pédagoge en matière de jeu. Son roman, sous forme de dialogue est de meilleur facture que ceux d'Eric Orsenna, mais plus ardu. Orsenna emporte quant à lui la grammaire dans un univers onirique non moins intéressant, proche du vécu. Par exemple, la petite héroïne perd dans le premier tome ses mots dans un voyage entre les deux domiciles de ses deux parents divorcés et tout l'histoire consiste à les retrouver. Bien que fort simple, ce roman a quelque perles comme cette phrase que prête l'auteur à Lafontaine qui dit en substance que les animaux ont davantage de liberté pour s'exprimer que les êtres humains. Qui prendrait au sérieux les paroles des animaux, mis à part celui qui leur donne la parole ?Par ailleurs, je connais de nombreuses personnes qui ont cette chance que je n'ai pas eu d'avoir lu Baudelaire assez jeune, pour ne citer que celui-ci. Ce dernier a cet avantage d'un verbe extrêmement travaillé, du plus simple ou plus complexe de sorte qu'un pied sur un échelon, le lecteur a très vite envie de gravir les suivants. Au fur et à mesure des années, le lecteur voit ainsi sa perception de la langue grandir. En ce sens, certains poètes comme Baudelaire, par la facilité de relecture que représente un poème constitue un référent stable qui permet au fur et à mesure des années qui passent, d'observer sa propre compréhension des différentes strates de signification d'une langue. De plus, la constance avec laquelle les poètes transgresse les règles logique ou plutôt logique et matérielle confronte le lecteur à comprendre ces règles pour comprendre le sens produit par cette transgression, soit une autre logique beaucoup moins matérielle, mais propre au vécu de l'esprit...... un peu comme les rêves, chantre du vécu, transgressent toutes les règles logico-matérielle et les rendent plus évidentes avec, par constraste, le caractère propre du vécu.Tout cela, je ne doute pas que tu le fasses déjà étant donné la singularité de tes choix de recherche dans une école pour Lou. Bref, la meilleur école reste le goût de découvrir qui s'apprend surtout chez soi.
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G
Le monde est si vide si l'on n'y imagine que montagnes, fleuves et villes, mais d'y savoir quelqu'un avec qui l'on s'entend, avec qui l'on peut vivre en silence, c'est ce qui fait de ce globe un jardin habité. Mystérieuse au grand jour, la nature ne se laisse point dévoiler, et il n'est ni levier ni machine qui puisse la contraindre à faire voir à mon esprit ce qu'elle a résolu de lui cacher.
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