No Kid "extrait"

Publié le par MarieB.

 

Corinne Maier

NO KID  quarante raisons de ne pas avoir d'enfants

Essai éd. Machalon

Extrait: "Le bonheur qu'on souhaite aux enfants, et qu'on leur promet, est une drôle de chose.  D'abord, nul ne sait ce qu'est le bonheur.  Est-ce le bien matériel?  La réussite sociale?  De la picole et des partouzes?  A chacun de répondre comme il peut, car personne ne sait.  Le bonheur est apparu au moment des Révolutions française et américaine, et est même inscrit comme droit dans la constitution américaine.  "Le bonheur, une idée neuve en Europe", disait Saint-Just; ce quie st sûr, c'est qu'il est un produit de la démocratie, de la massification des modes de vie, et que chacun pense avoir droit à une part du gâteau.  Dans un monde d'incertitude, pour reprendre la formule consacrée par les futurologues, il est normal de vivre dans le présent et de se regarder le nombril, c'est ce que Michel Onfray conseil à ses nombreux lecteurs.

L'expansion du mot a longtemps été soutenue par le progrès, puisqu'on croyait que le lendemain chanterait davantage que le présent.  Mais aujourd'hui, promettre le bonheur à un enfant est la preuve d'une mauvaise foi caractérisée.  Je ne vais pas vous faire un petit couplet sur l'état de la planète, mais il n'y a pas de quoi se réjouir.  Trou dans la couche d'ozone, réchauffement climatique, ressources maritimes et forestières surexploitées, nous voilà bien.  Et surtout vous voilà bien, vous les générations futures, car c'est vous qui aller payer l'addition.  On vous refile un bâton merdeux, débrouillez-vous avec, et dites merci: vox parents ont tout fait pour que vous soyez heureux.  Certes, ils n'ont pas essayé de changer le monde: ils étaient trop occupés à changer vos couches.

Les parent se démènent pour le bonheur de leurs enfants.  Heu-reux.  En fait les parents ne promettent pas le bonheur aux enfants, ils l'exigent d'eux.  "Sois heureux" est une injonction féroce et obscène, à l'image du surmoi décrit par Freud, qui à la foi donne des ordres et impose de jouir.  Jouir, déjà, c'est suspect: dans un système capitaliste, toute liberté aboutit toujours au même point, l'obligation universelle de jouir et de se donner en jouissance.  "Profite de la vie, jouis, mon fils" est une injonction piégée.  Car le parent dit en même temps à son enfant: "Fais pas ci, fais pas ça, fais plaisir à tes parents."  Si quelqu'un vous assure qu'il ne veut que votre bonheur, méfiez-vous, car cette personne va forcément se sentir en droit de vous sermonner, vous donner des conseils, et tenter de vous faire faire ce que vous ne souhaitez pas.  C'est du reste pour cette raison qu'éduquer est une mission toujours vouée à l'échec, ..."

 

Publié dans ça me touche

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F
Bonjour,   A lire les commentaires précédents, je crois qu'il manque quelque chose que Corinne Maier n'aborde pas elle même dans son livre.  J'ai 40 ans et en plein doutes concernant le fait d'être père ou pas (ma compagne est réticente) et en effet les arguments POUR ou CONTRE ne manquent pas. Mais parmi les "POU" il y a en a, trés fort, à mon avis, rarement cité: celui d'éduquer les enfants pour leur apprendre à chenger ce monde justement, à devenir des cotoyens libres. Cet argument est peu évoqué, et pour cause: la plupart des parents sont complices du monde anti écolo d'aujourd'hui, qu'ils le veuillent ou non, et ne se soucient pas de le chnager ou juste en mots. Ils n'ont donc rien à transmettre de ce qui relève du sens, de la spiritualité , de la liberté.En disant cela , je me fais mal  car je n'ai pas d'enfant.Fabien
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C
Certes, les gens ont le droit de disposer d’eux même et de gérer leur vie comme ils l’entendent. Quant à avoir des enfants et les élever, c’est souvent l’une des épreuves les plus épuisante, frustrante et complexe qu’il nous soit donnée de vivre. Tout parent sait de quoi je parle, tout comme il sait aussi qu’il ne se passerait jamais de ses enfants, tant ils représentent ses tripes – une part essentielle de sa vie, une expérience remplie de signification réelle et d’émotions intenses. Par opposition à l’existence commerciale superficielle et vide de sens que l’on nous force à vivre, afin de faire tourner la machine.<br /> Or justement, la machine, il lui faut des enfants pour continuer de tourner. À preuve les retraites des glandus qui n’en ont pas eu et qu’il s’agit maintenant de financer. Au nom de l’individualisme, on a accouché d’une population qui ne songe plus qu’à se faire plaisir en se foutant du reste, et qui n’a plus la moindre conscience de faire partie d’une société, sans parler d’une civilisation. Par souci du politiquement correct, personne n’ose même s’alarmer des conséquences géopolitiques de la baisse de natalité dramatique qui touche l’ensemble des pays occidentaux, dont le nôtre. Notre population ne se renouvelle plus. Pour la remplacer, environ 5 million de musulmans aujourd’hui, rien qu’en France, qui seront au bas mot 30 millions à l’horizon 2050, ont entamé un mouvement que rien ne semble pouvoir enrayer. Il paraît que c’est bien. Moi, ce qui me conforte, c’est l’idée que je serais mort d’ici là. Malheureusement, ce n’est pas le cas de mes enfants. Alors, comme un nombre croissant de français qui partagent la même prise de conscience, je viens d’émigrer avec ma famille là où ça parle anglais. Ma vie en banlieue parisienne m’a appris que la dignité, voire la survie, passe par les nombres : ceux de la démographie. Le monde musulman n’adhère que très parcimonieusement aux principes bien-pensants. Le racisme, concept inhibiteur qui vise uniquement notre ethnie, ne leur pose aucun soucis.<br /> Et pendant ce temps, alors que notre civilisation prend la forme d’une peau de chagrin, qu’elle se recroqueville dans ses villages et ses musées, il y a des débiles pour s’essayer à faire du fric en poussant l’idée qu’il faut encore moins d’enfants. Peut-être un jour certain de nos dirigeants retrouveront suffisamment de conscience identitaire et feront des cas du type Corinne Maier un délit criminel. On peut toujours rêver.
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M
je me sens très proche de ce commentaire...merci eidos
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E
la seule société où l'on peut nous rendre malheureux de ne pas être heureux , gaie, avoir l'air triste, frôlez les rues sous son manteau noire et son chapeau , c'est devenu un comportement bizarre, il faut toujours cacher tout ce qui nous étouffe, parce qu'avoir les yeux tristes , c'est proscrit, tout de suite vous êtes taxés de depressif! ! eh quoi comment contentez sa tristesse parfois devant le monde, l'état du monde, les relations humaines, alors que tout pourraît être un fruit de l'imagination humaine, tout pourraît être art..le monde pourrait être si différent..toutes ses ruelles pourrait etre une oeuvre d'art mais ..la suite vous la connaissez...les profits, le fric.....un enfant..difficile de se dire qu'on ne pourra le rendre heureux, que malheureusement parfois le malheur de ce monde l'atteindra et qu'on ne pourra pas l'en protéger..Faire un enfant en sachant que ce monde à la con, pourrait le faucher...ouille..
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M
Non pas un monstre, c'est assez peu nuancé...c'est juste que tu ne satisferais pas le besoin chez une femme d'enfants et de famille.  Quoi toutes les femmes te lapident parce que tu ne veux pas d'enfants????  Fais vite une pétition!!!! Défends toi!!!!
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